Deux ans que le vacarme rougeoyant du canon a cessé ! Une colombe, ailes écartelées a ralenti son vol blessé Aux fauves rousseurs vénitiennes d'octobre finissant Un vingt huitième jour au surplomb d'un berceau vagissant. L'aube de tes années je ne la connus point Acharné gauche ou sot j'évaluais mes poings Au sordide de cours d'écoles sur un impavide chemin Inscrivant l’indécise courbe d’un avenir sans lendemain.
En épousant la vie et ses noces amères Comme amant et amante offrent à l'éphémère Un cœur incandescent au bûcher des passions Succombant à loisir au gré des tentations. Survint au mois de mai réponse à ces questions Avec délicatesse elle vint saper mes bastions Ma terre brûlée en jachère, le maquis d'un jardin secret Exaltant un éveil de l’âme aux senteurs de parfums sucrés.
Ma main conserve en son creux la douceur et l'intensité D'initiales nuits veloutées gardées intimement. Et pardon d'avoir hésité au seuil de ta féminité Cherchant une réponse à ton flot d’arguments. Les mois tenacement attisèrent sans plainte Le souvenir celé de guerrières complaintes A l’absence advenue, aux heures de trop-plein Aux mots désabusés inscrits sur le vélin.
Te souviens-tu ma mie l’arbre transi de givre Où grelottait décembre et notre envie de vivre ? A l'aube d’un espoir tendu comme à l’envi Surgit un berceau noir, une éclipse à la vie Dans le tohu-bohu d’une prime tempête Il fut fortuitement notre huitième jour Le silence cruel du fruit de notre amour Le vers inachevé au sonnet du poète
Combien de haut-le-cœur vomit nos solitudes De peur du lendemain et d’amas d’inquiétude Collés à flanc de parapet, au bord du vide Vers le néant Parfois béant De pleurs arides. L’espoir survint Une nuit chaude de juin Résiliant un bail utérin Survint Sylvain
Au seuil de la jaune saison Il prit place en notre maison Sur l’arc en ciel à l’horizon C’était à perdre la raison Et si nos larmes ont tant coulé C’est qu’un joufflu tant espéré Lava les affres redoutées Et nos doutes arc-boutés...