Nous voilà donc assis Côte à côte sur un banc Le regard fixé Sur l’herbe qui s’étend Jusqu’au muret du fond Du jardin de l’asile
La pluie imbécile Menace de tomber Et nous savons tous deux Qu’à peine caché Derrière la porte Le vieil infirmier Nous épie en fumant
Tu me glisses à l’oreille Que nous avons le temps Que rien vraiment ne presse Mais qu’il nous faut reprendre A zéro le décompte Des fleurs Des cailloux Des nuages Des moineaux Dans le feuillage Sans nous tromper Comme les jours précédents