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Claude TROUILLER

L'école de nos enfants


L'école de nos parents aux pupitres de chêne
A la bouteille d’encre, au poêle à allumer
Avec ces tabliers, ces gros pulls de laine
Que les mamans coupaient, cousaient ou tricotaient,


L’école de nos parents avait bien de la peine
Malgré la gratuité ou les verres de lait.
Elle a grandi sans doute, comme on fait une reine
Avec des matériaux, des lettres et des pensées.


Mais les plus belles pierres ne valent que par la vie
Qui peut s’y abriter : L’école de nos parents,
De moins en moins pieuse, en eut l’âme meurtrie,
Quand on coupa ses ailes, lorsqu'on changea son vent !


Retenant la morale un peu comme un bastion
Qu'on arrache aux étoiles qui éclairent la nuit,
Comme une adolescente qui rompt de sa maison
La garde bienveillante, l'école s'affranchit…


S’étant émancipée, la fillette peu sage
Ecrivit sur son front «laïque et vaccinée» !
Guizot ou Charlemagne connaissaient le message
Qui l’avait engendrée… qu'il eut fallu garder !

D’autres l’ont rejeté. Avides en libertés
Ils ont voulu frayer par leur seule raison
Un chemin dégagé de rites et de clergés,
Sans bien réaliser qu’une autre religion


Peu à peu s’imposait. C’est au fruit, dit Jésus,
Qu’on juge de tout arbre, qu’on voit comment il est :
L’école de nos parents bientôt n’a plus voulu
Qu’on enseigne aux enfants Esprit et Vérité
... Que Dieu a tout créé.


Alors tous les mensonges et des perversités
Peu à peu sont entrés, ont semé leur ivraie :
Croyant l’Evolution qui forme les athées,
Aveugles à ses bévues, de Maître on a changé !...


Sans Dieu pas de morale ! Ni lois ni conseillers
Ni aucune méthode ne peuvent former l’Homme.
Les dieux qu’elle s’est donnée n'apportent pas la paix,
Les bases de l’école ne sont que verre ou chaume.


Violences et irrespects crient du tréfonds des êtres,
Faute des profondeurs que l'on a égarées
Pour de vaines raisons, la Lumière ne peut être :
Forgeant l'intolérance, l’école L’a occultée.