Mer comme une mère, M’étreint doucement De ses vagues passagères. Je plonge en son sein Nageant jusqu’à ses pieds, Saisissant de ma main Une poignée de sable fin. Je m’aperçois soudain, Après avoir ainsi remué le fond, Que sont venus de petits poissons, Tout autour de mes pieds, A la recherche de leurs denrées.
L’eau limpide et cristalline brillait Sous un soleil magnifique d’été. Cette eau que j’ai goûtée Etait, comme ma larme, salée. Mer comme une mère, Compatirais-tu à nos chagrins, Nous autres humains ?
Quasiment aucun touriste En cette triste saison. Autour de moi peu de gens, Mais beaucoup de lamentations. Passant près d’un rassemblement, J’ai malencontreusement ouï Des compatriotes en furie Discutant la crise du pays. Ce beau petit pays Qu’est la Tunisie. J’en ai assez d’entendre tout ces soucis ! Pourtant, loin de se plaindre, Subissant ce vacarme, La mer reste calme. Mer comme une mère, Ecouterais-tu nos tourments ? Y connaîtrais-tu un remède, une solution ?
Je m’éloigne vers un coin isolé Où je peux seule méditer. Portant mon regard à l’horizon, Je vois la mer toucher le firmament. Son bleu changeant et se dégradant. Je me sens troublée, éblouie Par cet immense infini. Mer comme une mère, Mystérieuse, sage et profonde.
Un bateau à voiles traverse ma vue. Il paraît de loin bien cossu. Mer comme une mère, Généreuse supporte de lourds navires, Sans jamais gémir.
Mon autre moitié est restée De l’autre côté de la Méditerranée. Vent, s’il te plaît, Peux-tu lui emmener Mes sincères pensées.
Et mes tendres baisers ? Ou peut-être saurais-tu le faire, Toi, chère et puissante mer ? Mer comme une mère.