Sur l’étang lisse où s’émiette la lune En paillettes d’argent, en mille blonds reflets Le rose nénuphar étale sur l’eau brune Ses feuilles arrondies que le vent fait s’enfler.
Dans le ciel, solitaire, une étoile tremblote, La brise ride à peine l’eau ensommeillée Où courent de longs frissons; balançant sa calotte, Le nénuphar s’endort, sa fleur entrebâillée.
Sa longue tige ondule, lorsqu’une vague passe Et tirant sur sa chaîne, comme un navire à l’ancre, La belle coupe danse et saute, jamais lasse Eclairant d’un rayon l’eau noire comme l’encre.