C’était une si belle et champêtre fleurette, Éclatant en tendres et roses têtes d’allumette O naïve enfance, on attendait qu’elle bourgeonne Celle que l’on nomme allumettes de la cigogne !
Sous les câlins des douces brises printanières Elle égayait le pré entre narcisses et primevères La cigogne en élégante démarche de noble Mandarin Se frayait entre ses touffes fleuries le souverain chemin
Son rouge et long bec pendant, écarlate cravate, Happait en gorgées l’onde tintant, claire sonate, Livrant au vent berceur sa noire et blanche aile Valse dans le bleu azuré, et vint se poser auprès d’elle
O combien de bien-aimés s’offrirent ses roses étoiles Combien de mariées l’effleurèrent de leurs fins voiles Combien o mon cœur de son feu, tu puisas le frisson Et pour la gaie Nezha,tu égrenas ta gaie chanson
Et les nuits, les jours fuirent en éphémère rêve Le flot des ans emporta l’espoir, écume de grève Nezha se maria,boit sa joie entre ses bambins,sa fillette Et seul,vieux Luthier,je cueille en pleurant la fleur allume