Je voy bien, ma Dourdouigne, encor humble tu vas : De te monstrer Gasconne, en France, tu as honte. Si du ruisseau de Sorgue on fait ores grand conte, Si a il bien esté quelquefois aussi bas.
Voys tu le petit Loir comme il haste le pas ? Comme desjà parmy les plus grands il se conte ? Comme il marche hautain d'une course plus prompte Tout à costé du Mince, et il ne s'en plaint pas ?
Un seul olivier d'Arne, enté au bord de Loire, Le faict courir plus brave et luy donne sa gloire. Laisse, laisse moy faire ; et un jour, ma Dourdouigne,
Si je devine bien, on te cognoistra mieux : Et Garonne, et le Rhone, et ces autres grands Dieux, En auront quelque enuie, et, possible, vergoigne.